ARGUMENTER

Si comme nous vous êtes souvent sur le terrain, vous avez déjà pu remarquer que tout le monde ne voit pas d’emblée les dysfonctionnements de cette réforme.
Vous trouverez ici un concentré de ce qu’on peut entendre et de ce que vous pouvez répondre afin d’aider ces personnes à mieux comprendre.
N’oubliez pas de consulter également la page COMPRENDRE et la rubrique d’articles « Argumenter ».

1)    Moi aussi j’allais à l’école 4 jours et demi par semaine, je n’en suis pas mort ! Il faut arrêter de croire que les enfants sont en sucre…  

C’est vrai comme la majorité des parents qui se battent contre cette réforme, nous avons été à l’école le samedi matin, mais nous n’y allions pas le jeudi ou le mercredi !
Cela n’est pas du tout la même chose ! D’ailleurs même l’académie de Médecine recommande l’école le samedi matin et non le mercredi !
La « pause » instaurée par un jour sans école en cours de semaine s’avère nécessaire pour de nombreux enfants, surtout les plus petits.
Non pas parce qu’ils se « casseraient » comme des poupées de sucre, mais tout simplement parce que cela freine leurs capacités d’apprentissage !
Bien sur ce ne sont que des généralités, certains s’adaptent très bien, peut être vous-même lorsque vous étiez « petit ».
Mais une des valeurs fondatrice de l’Ecole, c’est d’instaurer l’Egalité pour tous !
Bien au contraire, et à bien d’autres égards, cette réforme ne fait que creuser les inégalités !

Par ailleurs cette réforme ne se limite pas à « ajouter le mercredi matin », elle est bien plus complexe que cela, et la fatigue relevée par les parents et enseignants chez les enfants déjà passés aux nouveaux rythmes est bien réelle !


2)    Cette réforme permet aux enfants défavorisés d’avoir accès à des activités pédagogiques !

C’est un des objectifs de cette réforme, mais la réalité s’avère bien décevante. Faute de moyens et faute de conditions de travail adéquates (manque de locaux, durée des activités, personnels peu qualifiés, diminution du taux d’encadrement…) ces activités se limitent le plus souvent à une garderie.

Ainsi la valeur pédagogique des activités est totalement remise en question !
Par ailleurs la qualité des activités dépend de la richesse des communes, creusant là aussi les inégalités pour les enfants et favorisant la concurrence entre communes, ce qui est inacceptable !

Pire ! Certaines mairies sont obligées de rendre ces activités payantes ! La gratuité de l’Ecole est remise en question ! Aussi les enfants défavorisés en question, ne pouvant payer, n’auront pas accès aux activités, un comble ! C’est le cas aujourd’hui pour 5% des communes où la réforme est en place… c'est-à-dire des communes VOLONTAIRES ! Comment cela sera-t-il en 2014 avec la totalité des communes ? Par ailleurs ce chiffre a été transmis par le gouvernement sans avoir interrogé la totalité des communes…

De plus, les enfants ne peuvent choisir les activités qu’ils pratiquent ici. Le choix des activités en dehors de l’école est et doit rester de la seule liberté des parents, rien n’empêche un Maire d’aider ces familles à avoir le choix des activités de loisirs de leurs enfants.
D’autres solutions permettant aux enfants défavorisés d’accéder à des activités intéressantes existent et seraient moins onéreuses…




3)    Le temps de la mise en place est difficile, mais dans le temps tout ça devrait rentrer dans l’ordre !

Les enfants ne sont pas des cobayes soumis à des expérimentations rien ne prouve (et c’est même plutôt le contraire) que les choses s’arrangeront, nos enfants ont aussi le droit au principe de précaution.
Par ailleurs, s’il est vrai que certains problèmes d’organisation se règleront avec le temps, qu’en sera-t-il de la fatigue des enfants et de leurs apprentissages ? Cette réforme ne permet pas d’apprendre mieux.
De surcroit, notons que l’aide de l’Etat ne sera pas maintenue au-delà de 2014… qu’adviendra-t-il alors ?


4)    Le mouvement anti-réforme est politisé !

Le collectif des Gilets Jaunes contre la réforme des rythmes scolaire compte des gens de tous horizons, nous ne réclamons pas la démission de qui que ce soit nous demandons à être entendu au-delà des opinions partisans de chacun.

Il ne s’agit pas ici d’être contre un gouvernement mais bien contre le décret inadapté qui met en place cette réforme.
D’ailleurs, les enseignants, les premiers à avoir manifesté contre ce décret, sont bien connus pour avoir plutôt une sensibilité « de gauche ».

Bien sûr il est indéniable que de nombreux élus « de droite », l’opposition gouvernementale, se positionnent contre cette réforme, peut être uniquement par déterminisme politique, peut être par conviction des méfaits de cette réforme, cela ne regarde que leur conscience.

Pour nous, les « Gilets Jaunes », la question politique ne se pose pas ! Si un autre gouvernement avait mis en place la même réforme, nous serions également contre un tel texte porteur d’autant d’inégalités et de souffrances pour nos enfants !
Car les « Gilets Jaunes », ce n’est pas seulement un collectif ou une association, les « Gilets Jaunes » sont avant tout un SYMBOLE, un symbole de sécurité pour nos enfants, car nous veillons sur leur bien-être et sur leur avenir.

Vous non plus ne laissez pas les familles politiques gouverner votre opinion. C’est l’intérêt de l’enfant qui est au centre de l’opposition à cette réforme !

Cette opposition dépasse tous les clivages politiques.




5)    Si ça marche ailleurs, pourquoi pas chez nous ?

Tout d’abord c’est une réflexion par l’absurde, ce qui est vrai quelque part ne l’est pas forcément ailleurs… Par exemple : la Chine est une des principales puissances économiques émergentes, là-bas on trouve encore des enfants qui travaillent à 5 ans, on pourrait alors dire « si ça marche là bas on peut le faire ici » !
Totalement absurde et immoral.
Autre exemple, la bonne place de l’Académie de Rennes dans tous les classements de l’Education Nationale, si le système éducatif marche bien là-bas, pourquoi marcherait-il moins bien dans l’Académie de Créteil ou à la Réunion par exemple  puisque c’est le même !

Si ça ne marche pas de partout c’est tout simplement parce que la réforme des rythmes scolaire, au-delà de l’école est en fait une réforme de société.
Elle implique l’éducation bien sûr, mais aussi les parents et donc les entreprises dans lesquelles ils travaillent (possibilité de libérer un jour ou pas de venir chercher les enfants à 16h30 ou pas…), les transports, le tourisme, la santé, le sport, la culture… et donc les élus et les finances publiques… Tout est lié.

Et on retrouve de nombreuses différences dans les sociétés, aussi bien au niveau international, que régional ou départemental.
Ce qui est vrai en Finlande ou en Belgique ne l’est pas forcément en France !
Ces différences se retrouvent à bien des niveaux :
o   Le tissu social, les classes économiques
o   Le nombre de communes (la France est championne des petits villages !) et leur gestion
o   Le cadre du travail (les 35h, « le jour des parents » hollandais où l’entreprise laisse un jour de congé hebdomadaire aux parents…)
o   L’économie, l’implantation industrielle
o   La place du tourisme
o   La culture
o   L’histoire
o   Les mentalités, la place et le crédit qui est donné à l’Ecole
o   La géographie, le paysage urbain, de montagne ou rural…

Et oui, qu’on le veuille ou non, un petit Français est différent d’un petit Allemand,  un petit Breton est différent d’un petit Marseillais, et même pour deux villes voisines on peut trouver des différences !

Les différences existent et c’est ce qui rend si complexe la tache de l’Etat pour être le garant d’une Education Nationale. Le rôle de l’Etat n’est pas de gommer les identités locales mais bien de donner un cadre qui atténue les inégalités… et avec cette réforme, il les aggrave !


6)    Il y a pourtant des exemples où « ça marche »…

Déjà tout dépend de ce que l’on entend par « ça marche »…
o   L’être humain s’adapte à tout, ou presque, avec plus ou moins de difficultés, plus ou moins vite, ce n’est pas pour ça que c’est mieux ou plus efficace…
o   Les réponses varient selon les personnes interrogées : dans de nombreuses situations pour la mairie tout va bien alors que les enseignants et les parents pleurent…


Alors c’est vrai, il y a des exemples où cette réforme fonctionne, osons y croire, mais comment s’est elle mise en place ?

Dans une ville comme Carcès où la réforme s’est installée dans la concertation (élus, parents, enseignants, associations locales) et en plus de 20 ans !
Le temps qu’il aura fallu pour chercher des animateurs et mettre en place des activités à la pause méridienne (de 1988 à 1997),
puis ajouter le mercredi matin travaillé et raccourcir les vacances avec l’accord des enseignants en 97-98,
avant de consacrer 1 après-midi par semaine aux activités (roulement sur 3j, 2 classes par jour) en 99,
de construire une nouvelle école à proximité et de se servir des anciens locaux pour les activités,
pour enfin rentrer dans le moule de la réforme en 2013 avec quand même une cotisation des parents pour les activités !!! http://ddata.over-blog.com/1/91/93/83//carces.pdf

Et il y a d’autres exemples où les maires sont revenus en arrière après quelques mois…
Et d’autres encore où le mercredi était déjà travaillé depuis 2009, où cela se passait bien jusqu’à ce que la réforme Peillon vienne tout chambouler!



1 commentaire:

  1. Bonjour et bienvenue amis et sympathisants du 974, de la métropole et des départements d'outre-mer.
    Ce nouveau groupe est destiné à rassembler les informations régionales et nationales et toutes les propositions sont les bienvenues.
    Merci de faire vos propositions en commentaire de cette publication.
    Tous ensemble pour obtenir le retrait de ce décret instaurant la réforme des rythmes scolaires.https://www.facebook.com/groups/283576998504813/

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