TÉMOIGNAGE
RYTHMES SCOLAIRES A ISOLA 2000
1. Il faudrait avoir les chiffres
de l’absentéisme, cette année, par rapport aux années antérieures, par
écoles, par Communes, par Académies et au niveau National.
En effet, pour exemple, sur
l’école d’Isola 2000, les parents boycottent 1 mercredi sur 2 depuis presque le
début de l’année (1 seul enfant à l’école ces jours là sur un effectif de 25 à
l’année et 50 l’hiver. Ca ne semble pas perturber l’éducation Nationale car rien ne se passe.
Avec ces rythmes scolaires, 2 seuls choix sont possibles pour les parents :
- Voler a nos Enfants des heures
d’enseignements auxquelles ils ont droit
ou
- Voler du bien-être au niveau de
la santé et du partage en famille (point approfondi plus loin)
2. Il faudrait demander l’avis aux personnes concernées, des
effets et conséquences de cette réforme, les Parents, les enseignants (sans
pression), les personnels des écoles, les élus des communes.
En effet, cette réforme concerne les écoles maternelles et primaires
qui sont éparpillées dans toute la France.
Beaucoup de « petites école » dans des « petites
communes » ne disposent pas des moyens humains et matériels nécessaire
pour faire remonter leur désapprobation.
« Diviser pour mieux régner » trouve là tout son sens.
3. Il n’y a aucune souplesse, aucune écoute , aucun dialogue,
pour les écoles ou ça pose des problèmes très spécifiques :
Ainsi, ISOLA, Commune de
Montagne, concernée par la LOI Montagne, avait des dérogations, depuis les
années 80, du fait de ses spécificités, pour fonctionner sur des semaines
scolaires de 4 jours. Ces dérogations ont été purement et simplement supprimées
mais les contraintes de nos spécificités existent toujours :
●
A 4h (A/R) des zones urbaines, les familles
ont besoin du mercredi complet pour tous les besoins spécialisés dont elles ne disposent
pas sur place, médecine principalement mais aussi activités sportives et de loisirs,
etc…. Sans ces journées du mercredi comment
aller chez l’orthodontiste, l’orthophoniste, l’homéopathe, etc….
●
Le secteur d’activité est principalement touristique
avec des cycles de travail, dans les familles, répartis sur les 7 jours de la semaine.
De nombreux parents travaillent les weeks end et ne disposent que du mercredi pour
partager du temps et des activités avec les enfants. Il a été proposé d’échanger le mercredi avec le
samedi mais ça n’est que reporter le problème car certains Parents disposent eux
du samedi. Il ne faut pas non plus oublier les Fratries. En effet les plus grands
doivent être en internat dès le collège et ne retrouvent leur famille que les Weeks
end ;
●
Notre Climat,
car même si nous avons fait ce choix de vivre en Montagne, Les températures extrêmes,
le terrain, font que les organismes des enfants sont plus sollicités. Les contraintes
d’habillement sont aussi plus compliquées (pantalon et blouson pour la neige et
le froid, bonnet, gans, bottes de neige, masque ou lunettes …) et les mettre dehors
par moins 15 à 8h30 le matin, 5 jours de suite, est source de fatigue, surtout pour
les plus petits. La coupure du mercredi est nécessaire pour eux.
Nos contraintes font que nous avons réellement des rythmes et
organisations de vie particuliers qui nécessitent un rythme scolaire adapté.
Les dérogations des années 80 étaient en place car elles étaient fondées.
D’ailleurs la loi montagne tient compte pour les adultes, des contraintes
particulières de ce milieu dans tous les secteurs professionnels et surtout de
sécurité. Comment justifier de prendre en compte toutes ces particularités pour
les adultes et non pour les Enfants.
4. A ISOLA également comme partout en France : il ressort de ces
nouveaux rythmes scolaires une source de
fatigue et de stress pour les Enfants mais aussi pour les Parents. Nombreux
sont les parents qui travaillent et qui ne peuvent pas récupérer les enfants
avant le soir. Le temps scolaires diminué sur les 4 jours pleins est alors
transformé en périscolaire bien souvent (c’est notre cas en tous cas sur ISOLA
2000) qui reste de la garderie bruyante et fatigante pour eux. Le mercredi
matin n’est pas un échange mais une augmentation du temps de présence à l’école
avec un réveil « forcé » de plus, un petit déjeuner
« chronométré » de plus en
lieu et place d’une coupure pour récupérer ;
5. Au-delà de l’Education nationale (qui ne veut pas entendre parler
des 2 points suivants),
les conséquences sociales de cette réforme :
De nombreuses associations, utilisaient ces mercredis pour faire
pratiquer des activités culturelles et sportives aux Enfants défavorisés et/ou
en difficultés (beaucoup venaient skier dans notre station). Aujourd’hui ça n’est
plus possible et c’est une activité dont sont privés ces enfants.
Les conséquences économiques d’une commune :
Avant de nombreux bus montaient les mercredis pour skier, les
associations ci-dessus mais aussi tous les clubs de ski du littoral qui drainaient
une forte activité ces jours là, pour toute notre Commune, tant la station que
le village. Cette population ne peut pas être reportée sur la seule après midi
du mercredi (durée du trajet) ni sur les
samedis (jours d’affluence de la station). C’est donc une perte pour nos
commerçants, les écoles de ski, etc…
Pour ma
part, je trouve déplorable, qu’avec une opposition de 96% des familles et 100%
des élus, sur notre Commune, aucune ouverture ne soit proposée par l’Education
Nationale et le Gouvernement. L’application de cette réforme est anti
démocratique (J’aurais bien envie de dire dictatoriale car ferme et sans
possibilité d’aménagement).
Petit Témoignage très personnel pour finir :
Notre fils a 5 ans et est en Grande section de Maternelle.
Son papa qui est Pisteur secouriste sur la station, travaille, pendant
les 5 mois d’hiver, sans aucun week end, ni vacance, ni jour férié. Le
mercredi est son jour de repos et donc
le seul jour où il peut partager du temps et des activités avec son fils. Ce jour
là moi je travaille, car mes repos hebdomadaires sont les week ends. Le
mercredi est donc leur jour à tous les deux ou ils peuvent faire la grasse
matinée, prendre un petit déjeuner tranquille, puis aller faire un peu de ski
car c’est une passion commune qui ne se pratique que l’hiver. NON, ça n’est pas
un «caprice » des parents de « vouloir le mercredi pour skier »
comme certains disent. Dans notre cas c’est le partage de temps et d’évolution
d’un petit garçon avec son papa, la pratique d’une passion commune d’un Enfant
avec son Papa, ça aussi ça fait partie de l'évolution et de la construction
d'un enfant.
Par
ailleurs, nous travaillons tous les deux et notre fils est à l’école de 8h30 à
18 h, avec la cantine au milieu, 4 jours par semaine. Ce sont de longues
journées que l’on ne peut pas réduire. Le mercredi matin vient donc en
supplément, ce qui représente beaucoup de fatigue pour un petit de 5 ans.
Parent délégué.