samedi 29 novembre 2014

Rythmes scolaires : Nouvelle plaquette, nouvelles illusions !

Rythmes scolaires

La nouvelle plaquette explicative 

d'un gouvernement qui tente de vendre sa réforme...



Décidément la réforme des rythmes scolaires monopolise un gouvernement qui tente de la faire accepter…

Alors que 66% des français y sont franchement opposés, que l’Association de Maires de France ne cesse de relever les difficultés de mise en place cette réforme, que la majorité des enseignants témoignent de son inefficacité, le gouvernement vient de publier une nouvelle plaquette explicative pour sa réforme des rythmes scolaires.
Preuve, s’il en fallait, que le gouvernement tente tout pour la faire accepter mais que cette réforme a vraiment du mal à passer ! 
Même au sein du PS ! 

Outre les difficultés rencontrées par le gouvernement, il convient de relever quelques points décrits sur cette plaquette...


ALLONS-Y gaiement !


La plaquette nous informe que 87% des communes ont opté pour le cadre général fixé par le décret du 24 janvier 2013.
Même si ce chiffre laisse penser qu’il y a une certaine uniformité sur le territoire, n’oublions pas que ce « cadre général » proposait près de 8 emplois du temps différents possibles d’une école à l’autre.

Seulement 13% des communes ont souhaité expérimenter une organisation différente rendue possible par le décret du 7 mai.
Malheureusement les communes n’avaient qu’un très court laps de temps pour pouvoir déposer et organiser cette expérimentation (entre le 7 mai et le 6 juin 2014), peut-être qu’avec plus de temps un nombre considérable d’entres elles aurait fait un autre choix, encore eut-il fallu celui-ci n’eut pas été refusé par le DASEN !



DES BÉNÉFICES PÉDAGOGIQUES POUR LES ENFANTS ?
Là, c’est une grande interrogation : comment le gouvernement a-t-il pu trouver des bénéfices pédagogiques à cette réforme ? Quoi que... plus rien ne nous étonne !

Bénéfice 1 : Les apprentissages fondamentaux sont positionnés aux moments où la capacité d’attention  des élèves est la plus grande.
Heureusement que les enseignants n’ont pas attendu cette réforme pour positionner les apprentissages aux moments où la capacité d’attention de leurs élèves est la plus grande !
Cette capacité varie d’ailleurs d’un enfant à l’autre et dépend en grande partie de la motivation de l’élève… ainsi, loin de coller à un cadre prédéfini (tous les jours de 10h à 11h), cette capacité d’attention change, et les enseignants, qui connaissent leurs élèves, sont les plus à-même de choisir à quels moments placer des apprentissages fondamentaux… y compris l’après-midi !
Par ailleurs, si les chronobiologistes décrivent effectivement un « pic d’attention » en fin de matinée, ils en décrivent également un en fin d’après-midi !
Avec cette réforme ce second pic n’est plus utilisable !
Avec cette réforme un « après-midi de cours » se limite aux heures de digestion des élèves…

D'autre part, les pics d’attention décrits, ne reflètent qu’une analyse « sur la journée » des capacités d’apprentissage des élèves, sans tenir compte de l’évolution de ces capacités sur la semaine !
Aussi, depuis la mise en place de cette réforme, de nombreux enseignants témoignent d’une baisse de l’attention des élèves le vendredi, voire dès le jeudi ! Alors que c’était les journées où l’attention était maximale auparavant !
D’ailleurs, tous les témoignages de parents concordent sur un point, que la réforme soit bien mise en place (avec des activités, du personnel encadrant, des transports, un accès à la cantine le mercredi…) ou pas, leurs enfants sont plus fatigués qu’avant !

Enfin, inutile de citer les nombreux emplois du temps dans lesquels figurent le matin de nouveaux  apprentissages fondamentaux tels que.... PISCINE !

Comment, avec des enfants plus fatigués, 
peut-on parler de bénéfices pour les apprentissages ?

Bénéfice 2 : La matinée supplémentaire permet, grâce à des emplois du temps repensés, de répartir plus efficacement les activités sur la semaine.
De quelles activités parle-t-on ?
Parce qu’en ce qui concerne les activités dites « parascolaires » (en dehors de l’école), de nombreux clubs et associations se plaignent de ne plus disposer d’un cadre adéquat pour organiser leur pratique et pour l’épanouissement des enfants au travers des activités sportives et culturelles qu’ils proposent et que les enfants choisissent.
Pour les activités scolaires, cela pose souvent problème aussi !
Notamment si l’instituteur veut enseigner des activités sportives et culturelles (au programme de l’Education Nationale !), car les infrastructures ne sont plus accessibles avec l’après-midi « raccourci ».
Ainsi, si l’enseignant veut mettre en place un cycle « piscine » avec ses élèves, il devra le faire le matin, car il n’aura pas le choix ! Au détriment des apprentissages dits fondamentaux…

Bénéfice 3 : Autour du nouveau temps scolaire se met en place, pour l’enfant, un projet éducatif global.
Malheureusement ce n’est pas ce que permet cette réforme !
De la façon dont elle a été menée, cette réforme, loin de mettre en place une prise en charge globale de l’enfant, ne fait que morceler son temps.
Quid aux collectivités territoriales et aux maires de boucher les trous dans l’emploi du temps !
Une prise en charge globale, nécessite du temps, des échanges et une grande concertation qui n’ont pas eu lieu !

Par ailleurs, ce que favorise cette réforme, c’est la mise en place d’un PEDT, Projet Educatif TERRITORIAL (et non global !).

Ainsi la réforme favorise une école différente d’un territoire à l’autre, 
une école à multiples vitesses, une école inégalitaire !



UN ACCOMPAGNEMENT DE L’ETAT AUX COMMUNES POUR SOUTENIR L’ORGANISATION D’ACTIVITES PÉRISCOLAIRES DE QUALITÉ ?

Malgré son inefficacité sur les apprentissages, cette réforme coûte cher !

Selon une estimation de l’AMF (Association des maires de France), en moyenne 150€ par enfant.
L’Etat participe à cette dépense mais ne la couvre jamais entièrement.
Il apporte 50€ par enfant à toutes les communes ;
Il ajoute 40 € pour les communes éligibles à la DSU ou à la DSR (zones Urbaines ou Rurales sensibles), car ces communes en difficultés ont besoin de bien plus de 150€ par enfant pour mettre en place cette réforme.
Enfin la CNAF apporte 54€ par enfant sous conditions de créer un accueil de loisirs déclaré aux DDCS/PP, demandant, entre autre, un nombre approprié de personnels encadrant et une qualification professionnelle de ces derniers...

De nombreuses communes peinent à remplir ces conditions.

Ainsi l’Etat peut apporter jusqu’à 144€ par enfant, mais dans des conditions très éloignées de la moyenne nationale où elle coûterait 150€ par enfant.
Le coût total de cette réforme n’est en aucun cas compensé par ce dernier.
Par ailleurs, que ce soit le fond d’amorçage de l’Etat, le fond supplémentaire pour les communes sensibles, la contribution de la CNAF, et le reste à charge des communes, 
c’est toujours le contribuable qui paye !

De nombreuses communes refusent d’ailleurs d’appliquer cette réforme car elle implique :
  • soit d’augmenter les impôts locaux ! (Par exemple, Mr Gaudin, maire de Marseille, déclare s’y trouver contraint à cause de cette dernière !)
  • soit de faire payer les parents, renforçant encore une fois les inégalités sociales !!!
Par ailleurs pour l’année 2015-2016, l’Etat veut favoriser la mise en place de PEDT…
Comme nous le disions plus haut,
L’Etat veut favoriser la création de PEDT; 
l’Etat veut favoriser la création de Projets EDucatifs Territoriaux; 
l’Etat veut favoriser une Education Territoriale, et non Nationale; 
l’Etat veut favoriser une Education différente d'un territoire à l'autre, 

... L’ETAT VEUT FAVORISER LES INÉGALITÉS !!!!!



UN SUIVI DE L’APPLICATION DES NOUVEAUX RYTHMES 
AU NIVEAU NATIONAL ET LOCAL ?

Ces comités posent grandement le problème de la représentativité !
En effet, pour l’école primaire, près de 70% des parents d’élèves ne sont pas représentés dans ces comités, alors qu’ils sont majoritairement concernés !
Il en est de même pour les enseignants !
Autre problème de ces comités, ils n’ont pour but que d’accompagner, voire d’améliorer la réforme : bricoler sur une base bancale !

C’est dans son fondement que cette réforme ne convient pas ! Et bricoler ne changera pas grand-chose, mieux vaut repartir sur de bonnes bases, seules garantes d’un avenir serein et épanouissant pour nos enfants.


Un seul appel : LE BON SENS !

Un seul mot d’ordre : l’ABROGATION !


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