Rythmes
scolaires
La nouvelle plaquette explicative
d'un gouvernement qui tente
de vendre sa réforme...
Décidément
la réforme des rythmes scolaires monopolise un gouvernement qui tente de la
faire accepter…
Alors que 66%
des français y sont franchement opposés, que l’Association de
Maires de France ne cesse de relever les difficultés de mise en place cette
réforme, que la majorité des enseignants témoignent de son inefficacité, le
gouvernement vient de publier une nouvelle
plaquette explicative pour sa réforme des rythmes scolaires.
Preuve, s’il en fallait, que le gouvernement tente
tout pour la faire accepter mais que cette réforme a vraiment du mal à
passer !
Même au sein du PS !
Avec un Jack
Lang, ancien ministre de l’Education Nationale pour qui cette réforme « c’est désastreux » !
Outre les difficultés rencontrées par le
gouvernement, il convient de relever quelques points décrits sur cette
plaquette...
ALLONS-Y gaiement !
La plaquette nous informe que 87% des communes ont opté pour le cadre général fixé par
le décret du 24 janvier 2013.
Même si ce chiffre laisse penser qu’il y a une
certaine uniformité sur le territoire, n’oublions pas que ce « cadre
général » proposait près de 8 emplois du temps
différents possibles d’une école à l’autre.
Seulement 13% des
communes ont souhaité expérimenter une organisation différente rendue possible
par le décret du 7 mai.
Malheureusement les communes n’avaient qu’un très
court laps de temps pour pouvoir déposer et organiser cette expérimentation
(entre le 7 mai et le 6 juin 2014), peut-être qu’avec plus de temps un nombre
considérable d’entres elles aurait fait un autre choix, encore eut-il fallu celui-ci
n’eut pas été refusé par le DASEN !
DES BÉNÉFICES PÉDAGOGIQUES POUR LES ENFANTS ?
Là, c’est une grande interrogation : comment le
gouvernement a-t-il pu trouver des bénéfices pédagogiques à cette
réforme ? Quoi que... plus rien ne nous étonne !
Bénéfice 1 : Les apprentissages
fondamentaux sont positionnés aux moments où la capacité d’attention des élèves est la plus grande.
Heureusement que les enseignants n’ont pas attendu cette réforme pour
positionner les apprentissages aux moments où la capacité d’attention de leurs
élèves est la plus grande !
Cette
capacité varie d’ailleurs d’un enfant à l’autre et
dépend en grande partie de la motivation de l’élève… ainsi, loin de coller à un
cadre prédéfini (tous les jours de 10h à 11h), cette capacité d’attention
change, et les enseignants, qui connaissent leurs élèves, sont les plus à-même
de choisir à quels moments placer des apprentissages fondamentaux… y compris
l’après-midi !
Par ailleurs, si les chronobiologistes décrivent
effectivement un « pic d’attention » en
fin de matinée, ils en décrivent
également un en fin d’après-midi !
Avec cette réforme ce second pic n’est plus utilisable !
Avec cette
réforme un « après-midi de cours » se limite aux heures de digestion des élèves…
D'autre part, les pics d’attention décrits, ne
reflètent qu’une analyse « sur la journée » des capacités
d’apprentissage des élèves, sans tenir compte de l’évolution de ces capacités
sur la semaine !
Aussi, depuis la mise en place de cette réforme, de
nombreux enseignants témoignent d’une baisse
de l’attention des élèves le vendredi, voire dès le jeudi !
Alors que c’était les journées où l’attention était maximale auparavant !
D’ailleurs, tous les
témoignages de parents concordent sur un point, que la
réforme soit bien mise en place (avec des activités, du personnel encadrant,
des transports, un accès à la cantine le mercredi…) ou pas, leurs
enfants sont plus fatigués qu’avant !
Enfin, inutile de citer les nombreux emplois du temps dans lesquels figurent le matin de nouveaux apprentissages fondamentaux tels que.... PISCINE !
Comment,
avec des enfants plus fatigués,
peut-on parler de bénéfices pour les
apprentissages ?
Bénéfice 2 : La matinée
supplémentaire permet, grâce à des emplois du temps repensés, de répartir plus
efficacement les activités sur la semaine.
De quelles activités parle-t-on ?
Parce qu’en ce qui concerne les activités dites
« parascolaires » (en dehors de l’école), de nombreux clubs
et associations
se plaignent de ne plus disposer d’un cadre adéquat pour organiser leur
pratique et pour l’épanouissement des enfants au travers des activités
sportives et culturelles qu’ils proposent et que les enfants choisissent.
Pour les activités scolaires, cela pose souvent
problème aussi !
Notamment si l’instituteur veut enseigner des
activités sportives et culturelles (au programme de l’Education
Nationale !), car les
infrastructures ne sont plus accessibles avec l’après-midi « raccourci ».
Ainsi, si l’enseignant veut mettre en place un cycle
« piscine » avec ses élèves, il devra le faire le matin, car il n’aura pas le choix ! Au détriment des apprentissages dits fondamentaux…
Bénéfice 3 : Autour du nouveau
temps scolaire se met en place, pour l’enfant, un projet éducatif global.
Malheureusement ce n’est pas ce que permet cette
réforme !
De la façon dont elle a été menée, cette réforme,
loin de mettre en place une prise en charge globale de l’enfant, ne fait que morceler son temps.
Quid aux collectivités territoriales et aux maires de boucher les trous dans
l’emploi du temps !
Une prise en charge globale, nécessite du temps, des
échanges et une grande concertation qui n’ont pas eu lieu !
Par ailleurs, ce que favorise cette réforme, c’est
la mise en place d’un PEDT, Projet Educatif TERRITORIAL (et non
global !).
Ainsi
la réforme favorise une école différente d’un territoire à l’autre,
une école à
multiples vitesses, une école inégalitaire !
UN ACCOMPAGNEMENT DE L’ETAT AUX
COMMUNES POUR SOUTENIR L’ORGANISATION D’ACTIVITES PÉRISCOLAIRES DE QUALITÉ ?
Malgré
son inefficacité sur les apprentissages, cette
réforme coûte cher !
Selon une estimation de l’AMF (Association des
maires de France), en moyenne 150€ par enfant.
L’Etat participe à
cette dépense mais ne la couvre jamais entièrement.
Il apporte 50€ par
enfant à toutes les communes ;
Il ajoute
40 € pour les communes éligibles à la DSU ou à la DSR (zones Urbaines ou
Rurales sensibles), car ces communes en difficultés ont besoin
de bien plus de 150€ par enfant pour mettre en place cette réforme.
Enfin la CNAF
apporte 54€ par enfant sous conditions de créer un accueil de loisirs
déclaré aux DDCS/PP, demandant, entre autre, un nombre approprié de personnels
encadrant et une qualification professionnelle de ces derniers...
De nombreuses communes peinent à remplir ces
conditions.
Ainsi l’Etat peut
apporter jusqu’à 144€ par enfant, mais dans des conditions très éloignées de la
moyenne nationale où elle coûterait 150€ par enfant.
Le coût total de
cette réforme n’est en aucun cas compensé par ce dernier.
Par ailleurs, que ce
soit le fond d’amorçage de l’Etat, le fond supplémentaire pour les communes
sensibles, la contribution de la CNAF, et le reste à charge des communes,
c’est toujours le contribuable qui
paye !
De nombreuses communes refusent d’ailleurs
d’appliquer cette réforme car elle implique :
- soit d’augmenter les impôts locaux !
(Par exemple, Mr
Gaudin, maire de Marseille, déclare s’y trouver contraint à cause de cette
dernière !)
- soit de faire payer les parents, renforçant encore une fois les inégalités sociales !!!
Par ailleurs pour l’année 2015-2016, l’Etat veut
favoriser la mise en place de PEDT…
Comme nous le disions plus haut,
L’Etat
veut favoriser la création de PEDT;
l’Etat veut favoriser la création de Projets EDucatifs Territoriaux;
l’Etat veut favoriser une Education Territoriale, et non Nationale;
l’Etat veut favoriser une Education différente d'un territoire à l'autre,
l’Etat veut favoriser la création de Projets EDucatifs Territoriaux;
l’Etat veut favoriser une Education Territoriale, et non Nationale;
l’Etat veut favoriser une Education différente d'un territoire à l'autre,
... L’ETAT
VEUT FAVORISER LES INÉGALITÉS !!!!!
UN SUIVI DE L’APPLICATION DES NOUVEAUX
RYTHMES
AU NIVEAU NATIONAL ET LOCAL ?
Ces comités posent grandement le problème de la
représentativité !
En effet, pour l’école primaire, près de 70%
des parents d’élèves ne sont pas représentés dans ces
comités, alors qu’ils sont majoritairement concernés !
Il en est de même pour les enseignants !
Autre problème de ces comités, ils n’ont pour but
que d’accompagner, voire d’améliorer la réforme : bricoler sur une base
bancale !
C’est dans son fondement que cette réforme ne convient pas ! Et bricoler ne changera pas grand-chose, mieux vaut repartir sur de
bonnes bases, seules garantes d’un avenir serein et épanouissant pour nos
enfants.
Un seul appel : LE BON SENS !
Un
seul mot d’ordre : l’ABROGATION !
Ensemble, tout est possible !
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