mardi 22 avril 2014

La réforme des rythmes scolaires augmente les inégalités

Ø La territorialisation de l’Ecole entérine les inégalités.
Cette réforme conduit à transférer une partie de la mission éducative aux collectivités locales. Elle prévoit la mise en place d’un projet éducatif local, différent d’une commune à l’autre, d’une collectivité à l’autre. On va vers une école communale et non nationale. Cette « territorialisation » crée une inégalité entre les élèves, selon que les communes seront riches ou pauvres, ouvre la voie à une école à plusieurs vitesses. De plus chaque commune a ses particularités, qu’elles soient sociales, économiques ou culturelles, qu’elles concernent les moyens de transports ou les locaux disponibles, et ce qui peut s’appliquer dans une ne peut pas forcément s’appliquer dans l’autre.
Certaines communes pourront développer des activités intéressantes, d’autres devront se contenter d’une garderie à peine améliorée, de jeux dans la cour ou même de regarder la télé !

Ø La réforme porte atteinte une nouvelle fois au principe de gratuité de l’école !

Malgré la meilleure volonté du monde, de nombreuses mairies sont obligées de rendre les activités payantes, fautes de moyens.
Les 50 ou 90€ alloués par l’état ne suffisent pas, surtout avec les diminutions des dotations de l’Etat !
Dès lors appliquer ce décret en respectant les valeurs d’égalité et de gratuité s’avère souvent impossible. Ce sont pourtant les valeurs de l’Ecole Républicaine !
De ce fait, malgré les promesses, dans la réalité, seules les catégories assez aisées de la population ont accès aux activités périscolaires de qualité. Les autres rentrent chez eux, parfois seuls, les parents étant encore au travail, et pour y faire quoi ?
5% des communes  sont d’ores et déjà obligées de faire participer les parents financièrement pour pouvoir proposer des activités alors que l'année dernière ce temps scolaire était gratuit. Il existe donc bien une INÉGALITÉ d'accès aux Temps d'Activités Péri-éducatif, que se soit du point de vue financier ou du point de vue de la qualité des activités.


Ø Une réforme qui remet en cause la réussite pour tous.
Si l’on observe les 8 modèles de planning mis en avant par le gouvernement en mars 2014 (http://www.education.gouv.fr/cid77491/nouveaux-rythmes-scolaires-des-exemples-emplois-temps.html ), on remarque que:
·         Soit les Activité Pédagogiques Complémentaires sont inexistantes, aucun soutien aux élèves en difficulté ni aide au travail personnel…
·         Soit le seul créneau disponible est lors de la pause méridienne, alors qu’actuellement 2 possibilités sont possibles pour l’Aide Personnalisée
·         Soit les APC sont simultanées aux NAP : lorsque la plupart des enfants vont faire de nouvelles activités ou rentre chez eux, les « élèves en difficulté » vont quant à eux en APC avant de rejoindre leurs petits camarades pour 15 min d’activité !!! Outre que ces enfants sont encore plus stigmatisés, ils vont avoir une journée allégée d’un quart d’heure, continuant à s’enliser encore plus alors que c’est eux qui auraient le plus besoin de cette réforme des rythmes et d’allègement pour apprendre différemment !

La réforme ne favorise pas la réussite pour tous !

Ø  Une réforme inadaptée aux enfants en situation de handicap
Cette réforme creuse encore les inégalités avec les élèves en situation de handicap qui sont les véritables exclus de cette réforme !
En effet, les professionnels ou bénévoles de l’animation ne sont pas ou peu formés pour les accueillir et les activités ne leurs sont pas adaptées. De plus, durant les temps péri-éducatifs, les enfants handicapés ne peuvent bénéficier du soutien de leur auxiliaire de vie scolaire.

Ainsi cette réforme des rythmes scolaires remet en cause :
- le caractère national de l’école publique
- le principe de gratuité
- le principe fondamental d’égalité devant l’instruction.



A VOIR :



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